Le 31 août 2020 marque la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses, un événement mondial qui sensibilise à la question des surdoses et cherche à réduire la stigmatisation de la consommation de drogues et des décès liés à la drogue. C’est aussi une journée de deuil pour les proches des victimes de surdoses.
En Colombie-Britannique, étant au cœur d’une crise sanitaire depuis 2016, nous ne connaissons que trop bien les effets dévastateurs des maladies mentales et de la toxicomanie. De nos jours, la situation ne cesse de s’aggraver avec les effets supplémentaires de la pandémie de la COVID-19, c’est pourquoi il est plus important que jamais de sensibiliser le public aux surdoses et de mettre fin à la stigmatisation.
Qu’est-ce qu’une surdose?
Une surdose se produit lorsque la quantité de drogue consommée est trop élevée pour que notre corps puisse la gérer, les signes et les symptômes variant selon la personne et le type de drogue utilisé. L’alcool et les médicaments prescrits quotidiennement peuvent également provoquer des surdoses ou des lésions cérébrales permanentes.
Qu’il s’agisse d’un.e toxicomane ou d’un.e proche d’un.e consommateur.trice de drogue, il est important de reconnaître les signes communs d’une surdose. L’Association canadienne pour la santé mentale note certains signes avant-coureurs d’une surdose:
Les opioïdes et les dépresseurs:
– Insensibilité ou inconscience
– S’évanouir ou s’affaler
– Respiration faible ou irrégulière, ou pas de respiration du tout
– Ralentissement du rythme cardiaque ou absence de pouls
– Bruits d’étouffement ou de gargouillement
– Lèvres et ongles violets
– Peau moite
– Faible température corporelle
– Vomissements
– Saisies
– Perte de coordination
Les amphétamines ou les stimulants:
– Tremblements et secousses musculaires
– Peau chaude, rougissante ou en sueur
– Maux de tête
– Douleurs thoraciques
– Difficultés à respirer
– Disposition hostile ou violente
– Mouvements incontrôlés ou saisies
– Panique, paranoïa ou symptômes de psychose
Une surdose est une urgence médicale. Vous devez consulter un médecin ou appeler le 9-1-1 immédiatement.
Deux crises sanitaires
Alors que nous luttons contre une nouvelle pandémie mondiale, la crise des opioïdes continue de s’étendre dans toute la province. 728 personnes sont mortes d’une surdose depuis le début de l’année, avec 171 décès en mai et 175 en juin, comparé aux 191 décès de la COVID-19. En particulier, les communautés vulnérables et racialisées ont été touchées de manière disproportionnée; les Autochtones représentaient 16% des décès par surdose en juin en Colombie-Britannique, alors qu’ils ne constituent que 3,3% de la population totale.
La médecin hygiéniste en chef, Bonnie Henry, a attribué le nombre croissant de décès par surdose à une interruption de la chaîne d’approvisionnement de drogues à cause de la COVID-19. Elle s’est également inquiétée de la stigmatisation associée à la consommation de drogues, affirmant que c’est l’une des raisons qui poussent de nombreux consommateurs à prendre des drogues seuls.
Une stratégie de lutte compréhensive
La Provincial Health Services Authority a tenté d’atténuer la situation en fournissant des informations, des ressources et un accès à des alternatives de prescription aux drogues illicites. L’autorité provinciale des services de santé a également lancé récemment une application appelée Lifeguard App, qui peut « mettre directement les personnes en contact avec les services d’urgence en cas de surdose ».
L’application fonctionne en demandant à l’utilisateur d’activer une alarme avant de prendre sa dose, puis, 50 secondes plus tard « l’application déclenche une alarme. Si l’utilisateur n’appuie pas sur un bouton pour arrêter l’alarme, indiquant qu’il va bien, l’alarme se fait plus forte. Au bout de 75 secondes, un appel texte/voix sera transmis directement au 9-1-1, alertant les répartiteurs médicaux d’urgence d’une éventuelle surdose ». Cette nouvelle application n’est qu’une des ressources de la boîte à outils destinée à sauver des vies en cas de surdose, et vise principalement les utilisateurs les plus vulnérables.
Demande de dépénalisation de la possession de drogues illicites
Henry demande la décriminalisation de la possession de drogues illicites depuis plus d’un an maintenant, arguant que « la dépendance est un problème de santé […] Criminaliser les gens, avoir un casier judiciaire, aller en prison, ne fait qu’attribuer à cette stigmatisation qui conduit les gens dans ce cercle vicieux de ne pas pouvoir trouver une route ou un chemin de guérison ». La dépénalisation de ces drogues aiderait à sauver des vies et à mieux fournir des services essentiels à ceux qui luttent contre les problèmes de santé mentale et de toxicomanie.
« Dans de nombreux cas, c’est la stigmatisation et la honte liées au fait d’être étiqueté comme un criminel lorsqu’on consomme des drogues qui les empêchent de communiquer. »
Montrer votre soutien
Il peut être difficile de savoir comment soutenir ou aider un proche qui abuse de substances, mais il existe des ressources pour vous aider et qui peuvent même sauver une vie.
De l’Association canadienne pour la santé mentale:
Bien que les gens consomment des drogues pour de nombreuses raisons différentes, la consommation de substances peut être le signe de problèmes de santé mentale sous-jacentes et d’une dépendance. Certaines personnes consomment des drogues pour faire face à une maladie mentale non traitée, à un traumatisme subi pendant l’enfance, à des difficultés familiales, à la douleur et à d’autres facteurs de stress.
Si vous pensez qu’un de vos proches a un problème de toxicomanie ou risque de faire une surdose, parlez-en avec lui. Écoutez avec franchise et sans porter de jugement. Il peut être difficile de regarder une personnes qui vous est chère vivre des problèmes de toxicomanie et effrayant de penser qu’elle peut faire une surdose. Vous pouvez avoir des craintes quant à leur sécurité, ou peut-être même la vôtre.
Si votre proche consomme activement de la drogue ou risque une surdose, encouragez-le à suivre des pratiques de réduction des risques et à recourir aux services de réduction des risques.
S’il utilise des médicaments sur ordonnance pour gérer la douleur, encouragez votre proche à parler à son médecin ou à un professionnel de la santé des thérapies alternatives.
Si votre proche est disposé à se faire soigner, parlez-lui ou encouragez-le à parler à son médecin ou à un autre professionnel de la santé des possibilités de traitement qui s’offrent à lui.
De nombreuses personnes sont mieux à même de se rétablir lorsqu’elles bénéficient du soutien et des encouragements de leurs amis, de leur famille et de leurs pairs. Écouter, encourager une bonne communication et des habitudes saines, être patient et contribuer à insuffler un sentiment d’espoir de rétablissement peuvent aider à soutenir un proche.
La lutte contre la toxicomanie est un problème de santé mentale qui doit être traité avec sérieux. Tendre la main à un proche ou affronter sa propre dépendance est une tâche difficile – n’oubliez pas de prendre soin de vous et d’être tolérant avec vous-même et les autres. Il existe de nombreuses ressources, organisations et centres de crise pour vous aider à traverser ces moments difficiles, alors faites le premier pas et demandez de l’aide.
D’autres ressources:
Overdose Day https://www.overdoseday.com/ (anglais)
Gouvernement Provincial https://www2.gov.bc.ca/gov/content/overdose (anglais)
BC Centre for Disease Control http://www.bccdc.ca/health-info/diseases-conditions/covid-19/priority-populations/people-who-use-substances (anglais)
BC Mental Health & Substance Use Services http://www.bcmhsus.ca/ (anglais)
Alcohol and Drug Information and Refferal Service — 1-800-663-1441 ou 604-660-9382 (multilingue)
Kids Help Phone https://kidshelpphone.ca/ — 1-800-668-6868 (multilingue)
Centre de toxicomanie et de santé mentale https://www.camh.ca/-/media/files/mi-index-other-languages/french-understanding-addiction.pdf?la=en&hash=6FA635D86B2B11AF36AF00DE0263B8B6504F3240 (français)
Ministry of Mental Health and Addiction https://www.stopoverdose.gov.bc.ca/ (anglais)