La crise des opioïdes continue de faire des ravages. Le naloxone, un médicament qu’on injecte à une personne en surdose, aussi disponible en « spray nasal », peut toutefois sauver des vies et faire partie de la solution. Pour comprendre comment le naloxone agit et comment prévenir de potentielles victimes, voici ce qu’il faut savoir sur cet antidote qui protège les consommateurs et les premiers répondants.
Les symptômes de surdose
Avant tout, il faut reconnaître les symptômes d’une surdose d’opioïdes. Voici ceux que l’on doit surveiller selon Santé Canada :
- Une difficulté à respirer, marcher, parler, rester éveiller
- Les lèvres ou les ongles bleus
- Les pupilles très petites
- La peau froide et moite
- Étourdissements et confusion
- Somnolence extrême
- Des bruits de suffocation, des gargouillements et des ronflements
- Une respiration lente, faible ou inexistante
- L’incapacité de se réveiller, même si la personne est secouée ou qu’on lui crie après
L’application du naloxone
Après avoir repéré les symptômes et contacté le 9-1-1, le naloxone doit être administré à la victime. La Colombie-Britannique met à la disposition des gens un « take-home kit » qui en contient. Cette drogue permet de contrer les conséquences mortelles du fentanyl. 3 à 5 minutes après son application, le naloxone inverse les effets néfastes du fentanyl et la victime peut redevenir consciente et respirer normalement. L’effet protecteur du naloxone serait de 30 à 90 minutes et il faut donc avoir recours à d’autres soins médicaux par la suite.
Le fentanyl est une drogue extrêmement puissante, avec des effets jusqu’à 100 fois supérieurs à ceux de la morphine. En respirer ou en toucher peut même causer la mort. L’antidote aide non seulement les consommateurs, mais aussi leur entourage ou les policiers qui peuvent entrer en contact avec cette puissante drogue.
Où trouver l’antidote ?
Les ambulanciers et les policiers de la Colombie-Britannique ont du naloxone pour sauver une personne en surdose et se protéger. Il faut toutefois être alerte afin de prodiguer l’antidote rapidement et c’est pour cette raison que les « Take-home kit » s’avèrent très efficaces. Ces trousses sont distribuées gratuitement aux bénévoles, ceux qui sont susceptibles de faire une surdose d’opioïdes ou ceux qui peuvent en être témoins.
À l’émission Phare Ouest sur ici Radio-Canada, le Dr. Brian Conway recommande que les trousses de naloxone soient « distribuées à très grande échelle ». Il souligne aussi l’importance des bénévoles et de leur entraînement pour administrer l’antidote.
Pour en faire la demande ou consulter des ressources pour savoir comment administrer le naloxone, veuillez cliquer ici.
À noter qu’une personne en overdose ne peut pas s’injecter l’antidote elle-même, étant donnée son état de conscience qui est affecté. C’est un autre problème selon le docteur Conway, alors que 80% des décès liés à des surdoses sont des personnes qui consomment seules dans leur logis.
Vaut mieux prévenir que guérir
« Déstygmatiser » la consommation d’opioïdes, l’ouverture de centres d’injection supervisés et la formation de bénévoles pour administrer du naloxone seraient des pistes de solutions pour diminuer la situation de crise.
Pour la prévention, Brian Conway recommande aussi de mettre l’emphase sur 4 piliers soit les soins médicaux, le soutien psychologique, la lutte contre l’accoutumance et l’intégration sociale afin d’éviter le développement d’une dépendance au fentanyl chez une personne à risque.